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D’ordinaire c’était à l’aube et au crépuscule que son « tcha-tcha » régulier réclamait les autres oiseaux pour la consigne du jour ou le mot d’ordre de la nuit. Bizarre, ce bruit ! Il faut voir, et Guerriot se précipite, la petite tête enfoncée dans son cou comme un galopin faussement timide, se penchant vivement à droite, à gauche, en avant, de côté, pour découvrir, derrière les multiples rideaux de serge des frondaisons, le siffleur à bottes jaunes appelant ses confrères.

Assez bas perché sur un rameau flexible, il se penchait nerveux, l’œil vif fouillant le vide, étonné de ne rien voir et de ne plus entendre quand un grand chien roux, poussant des abois furieux, reniflant bruyamment, le nez en l’air, arriva sous son arbre et, l’effrayant par son élan et ses coups de gueule, le fit jaillir de côté dans un envol éperdu, en même temps qu’une rude voix humaine se faisait entendre, et qu’une violente détonation étonnait la mer calme des feuilles à peine ondulant sous la brise du matin.

Et aussitôt il sentit glisser tout autour de lui des sifflements aigus comme un vol de frelons