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la tête basse, comme fuyant une correction.

Il avait visité des noisetiers et des hêtres, choisi sa faîne et regagné par le chemin des branches, plus familier et plus commode, l’entrée de la forêt.

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Le sentier s’ouvrait comme un porche ténébreux dont la voussure ogivale flamboyait dans le soleil, et dont le faîte, ainsi qu’un tablier de pont jeté entre deux arêtes sombres, s’ourlait d’un parapet tout vibrant de lumière. Sur le sol battu comme une aire, où le vent coulait en frais courant, clapotant aux feuilles des bords, d’immenses racines, déchaussées par le passage des humains, s’élançaient, le coupant en travers, et ressemblaient à des tronçons de serpents géants dont les nœuds auraient simulé d’étranges verrues, et de qui la tête et la queue seraient restées enfouies dans un sinistre enlacement de ronces, de branches pourries et de feuilles mortes. Parfois un grattement de rat, frémissant dans les