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tour, soit en se poursuivant avec des cris aigus, plus à l’aise le long de ces arêtes vertigineuses que sur le sol mou, où les longues griffes de leurs pattes entravaient leur marche hésitante.

Et quand un rappel d’oiseau ou de bête arrivait à eux, ils dressaient leur petite tête au vent, écoutaient attentivement et filaient aussitôt dans la direction du bruit pour retrouver le geai Jacquot, Margot la pie, s’amuser de leur caquetage, de leurs courbettes, de leurs caresses ou de leurs querelles. De haut les contemplant, ils s’établissaient le plus souvent dans les fourches des branches, la tête seule visible, la queue largement touffue, s’aplatissant sur le dos ou voltigeant en éventail autour du corps pour tromper l’ennemi dont ils auraient pu craindre quelque attaque inopinée.

Guerriot était ce jour-là sorti de la forêt ; il avait couru sur le mur de lisière aux grosses pierres moussues, patinées de hale, effrayant les lézards qui se chauffaient au soleil et rentraient précipitamment dans leurs retraites en le voyant filer la queue verticale, l’arrière-train en l’air,