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ses besoins et rejetterait au dehors les débris inutiles et encombrants soit par une petite cheminée latérale, soit par l’ouverture principale, le boyau d’entrée qu’il pouvait ouvrir du dedans et renfermer solidement avec des matériaux résistants rejointoyés de mousse.

Il avait fait ainsi la saison précédente et recommencerait chaque année après avoir laissé toute la saison chaude sa maison ouverte et vide comme pour l’aérer de ce long hivernage clos et la retrouver toute saine à l’automne.

Il avait passé la belle saison dans sa maison de campagne, une petite boule de mousse reconstruite chaque printemps, un pavillon vert suspendu à une fourche de chêne où il abritait ses annuelles amours.

Mais sitôt les petits élevés, partis, dispersés, il s’était laissé aller joyeux à vivre seul en gaîté et sans souci sous le soleil, mangeant au jour le jour les fruits de la forêt, de ceux-là qui ne durent qu’un temps, s’aventurant parfois dans les prairies frontières pour s’y empiffrer de cerises qui ne se conservent point et quelquefois aussi,