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première fois que je vois un chien de chasse manger des os de volaille, un chien de race surtout, il doit y avoir quelque chose de plus.

» Ah ! s’exclama-t-il au bout d’un instant, j’y suis. Mais oui, c’est parce qu’il reste de la sauce blanche autour des os qu’il se décide à les lécher et à y mordre. C’est égal, j’aurais préféré qu’il n’y touchât pas.

— Ton chien de race ! une pure porcelaine ! donné de confiance. Belle race, ma foi ! Ça fera une jolie cagne : un sale bâtard de chien que tu t’es laissé enfiler par tes ivrognes d’amis. De propres amis que tu as !

— Assez, coupa Lisée, n’autorisant pas les calomnies. Tu gueules parce que ce chien t’a par malheur, tué une poule et tu l’habitues à en manger. C’est à moi que tu viendras te plaindre si jamais il tord le cou à une deuxième.

— Si jamais il ose recommencer, menaça la Guélotte, je te jure bien que je l’assommerai à coups de trique.

— Et moi je te promets que si la trique est encore là quand j’arriverai, je te la casserai sur l’échine.

— Grande brute, assassin ! hurla-t-elle, en se levant de table.

— Qui frappe par le bâton doit crever sous le bâton, a dit Jésus-Christ ! Je ne ferai que mon