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— Ah ben ! bon Dieu ! celle-là, elle est bonne ! Quel sacré commerce a-t-il fait ? Comment diable a-t-il bien pu s’y prendre ?

La couche de Miraut était un capharnaüm magnifique. Parmi les brins de paille, outre les os et les bouts de bois qu’il avait rassemblés, se trouvaient encore une queue de râteau, un vieux fond de culotte, un demi-double de poires, trois ou quatre débris de peaux de lapins, un sabot, une pomme d’arrosoir, trois vieilles pantoufles, deux antiques balais, des paniers percés, un sac qui ne l’était pas moins, une paire de chaussettes, un cercle de tonneau et une valise vieille, très vieille, puisque c’était celle dont Lisée se servait quand il faisait son service militaire.

— Ben ! m’est avis qu’il n’a pas perdu son temps lui non plus.

— Murie ! charogne ! canaille ! chameau ! rageait la Guélotte. Oh, mes peaux de lapins ! mes trois peaux de lapins ! Il les a déchirées et bouffées, le cochon ! trois peaux de lapins qui valaient bien six sous !

— Où étaient-elles, questionna Lisée ?

— Elles étaient pendues à une solive du plafond.

— Faut pas essayer de me monter le coup !

— Je te dis que si ! Je te jure que si ! Tiens,