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CHAPITRE V


Peu méfiant de son naturel, Miraut apprit bien vite à se défier de la patronne qui ne manquait jamais, chaque fois qu’il se trouvait devant elle, de marquer cette rencontre, non point d’un caillou blanc comme pour les jours heureux, mais bien d’un coup de sabot dans son derrière de chien.

Ce fut pour lui un étonnement, car on ne l’avait jamais battu auparavant.

Il l’évitait le plus possible. Dès qu’il la voyait apparaître, divinité au balai, il ne manquait pas de guetter son regard et, s’il y reconnaissait le moindre éclair maléfique, le plus infime reflet douteux, il faisait de sages détours et se ménageait autant que possible de chemins de retraite. L’autre s’aperçut bien vite du manège dont il usait pour éviter toute rencontre et,