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— Eh bien ! interpella l’un des arrivants, on ne dit même plus bonjour aux amis.

Lisée, dévisageant ses interlocuteurs, reconnut le gros et Pépé, son cher et fidèle Pépé, enfin valide, et son cœur, il ne sut pourquoi, s’emplit d’un espoir immense, tel le naufragé perdu en mer, qui aperçoit de son radeau les feux du bâtiment sauveteur.

— Mes pauvres vieux, c’est vous ! s’exclama-t-il.

— Oui, c’est nous, c’est moi, je fais ma première grande sortie aujourd’hui, déclara Pépé. Ah ! il y a pourtant longtemps, plus d’un mois que je désirais venir et que j’aurais voulu tout apprendre de ta bouche, mais cette sacrée guibolle m’immobilisait là-bas.

Aujourd’hui le gros est venu me voir et je me suis dit qu’avec lui j’arriverais sûrement jusqu’ici et que si je me sentais trop fatigué pour le retour, Philomen me reconduirait avec sa voiture. Nous venons de passer chez lui : c’est lui qui nous a dit que tu ne devais pas être à la maison, mais ici, et nous sommes venus directement le retrouver.

— Mes pauvres vieux ! mes pauvres vieux ! balbutiait Lisée : vous l’avez entendu ?

— Oui, et il continue. Mais pourquoi l’as-tu vendu aussi, pourquoi ne pas nous avoir prévenus ?