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— Je te le défends, protesta la Guélotte, je ne veux pas qu’il remette les pattes ici ; ce n’est plus ton chien, lu n’as pas le droit de le recevoir ou bien tu n’es qu’un voleur.

C’était pourtant exact que le véritable maître de Miraut, celui qui l’avait payé de ses deniers ou plutôt de ses billets bleus, lui avait interdit de l’accueillir désormais et qu’il avait promis de le repousser : il baissa la tête et s’alla coucher. Mais il ne dormit point et il put entendre Miraut qui aboya longtemps. Las et affamé sans doute, il ne cessa ses appels que pour faire un tour par le village et chercher sa nourriture. Pourtant, le lendemain matin, quand la Guélotte ouvrit la porte, elle le trouva couché sur la levée de grange.

Elle se hâta de l’expulser en lui jetant des pierres et le chien, s’éloignant à regret, revint se poster au milieu du coteau à la même place que la veille, attendant Lisée, espérant toujours et quand même être recueilli.

Dès que le chasseur sortait, il se redressait, tremblant de tous ses membres, les yeux brillants, le cou tendu, attendant qu’il regardât de son côté pour multiplier ses supplications muettes et lui dire avec tout son cœur et toute son âme :