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nuyait, le pas terrible et qu’il ne connaissait que trop déjà, le pas de M. Pitancet retentit sur le pavé de la cour et le fit tressaillir d’étonnement et d’angoisse.

De saisissement, il n’aboya pas, mais comme pour chercher un refuge, il se précipita vers Lisée. À ce moment, la porte s’ouvrait et la voix du maître, souhaitant le bonjour à la Guélotte, retentit.

— Mon pauvre Mimi ! s’apitoya le chasseur en posant sa main sur le crâne de son ami.

L’homme entra et le chien, en le voyant, eut un instinctif mouvement de recul. Pourtant, comme il était impossible d’éviter la rencontre et que ce nouveau maître n’avait jamais été méchant pour lui, il ne fuit pas, s’approcha en rampant à son appel et, étendu à ses pieds, le regarda de ses yeux suppliants qui semblaient dire :

— Je t’en prie, laisse-moi ici, ou reste avec nous : je ne saurais m’accoutumer à habiter au Val.

M. Pitancet le caressa, lui reprocha doucement avec de petits mots d’amitié sa fugue hypocrite, et, sans rancune, lui offrit un petit bout de sucre. Miraut n’y loucha point et le laissa tomber, mais, reconnaissant tout de même de ce geste de générosité, il lécha les doigts du bour-