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discussion : le nom de l’homme du Val, prononcé à plusieurs reprises, l’avait très inquiété ; pourtant, comme la patronne n’avait pas trop crié, quelle n’avait pus fait d’éclats, qu’elle ne l’avait ni chassé, ni battu, il put croire qu’elle consentait h sa réintégration au foyer et ne condamnait pas trop son retour.

Il eut, le soir, le plaisir de voir Philomen et Miroite qui, ayant appris son retour, vinrent lui faire une petite visite d’amitié et s’enquérir, chacun à sa façon, des péripéties de son voyage et de son arrivée.

Les deux hommes ne purent s’entretenir seul à seul : leur conversation se ressentait de cette gêne, car la Guélotte, soupçonnant entre eux — qui sait ? — peut-être un vague projet d’entente au sujet de Miraut, ne les quitta point d’une semelle et accompagna même son homme lorsqu’il reconduisit jusqu’au seuil le chasseur qui allait se coucher.

Lisée néanmoins avait dit son émotion et sa joie à voir que le chien ne l’avait point oublié et avait su, sans s’égarer, franchir les vingt ou treille kilomètres qui séparent la commune du Val du territoire de Longeverne.

Ils se souvinrent des beaux jours vécus, des grandes randonnées précédentes, des longues parties de jadis : on évoqua la mémoire de Bel-