Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/393

Cette page n’a pas encore été corrigée

largement ; si tu agis de telle sorte que le chien se sauve toujours de sa maison, c’est comme si tu le volais.

— Si Miraut ne veut pas rester là-bas, je ne peux pourtant pas… et puis, enfin, je ne suis pas allé le chercher, il est là ce chien et je ne veux pas le tuer puisqu’il n’est pas à moi. Il ne veut pas s’en aller tout seul ; les premières fois on est toujours obligé de venir les rechercher. D’ailleurs, si ce monsieur ne veut pas qu’il se sauve, il n’a qu’à le soigner et à mieux le garder.

— Tu vas lui écrire tout de suite qu’il revienne le reprendre le plus tût possible, exigea la patronne. — Ça ne presse pas, atermoya Lisée. M. Pitancet pensera bien qu’il s’en est venu ici, et il viendra le chercher sans qu’on ait à le prévenir.

— Eh bien ! si lu n’écris pas, c’est moi qui vais écrire. S’il allait rechasser ici, ce serait peut-être nous encore qui écoperions.

— Écris, si tu veux, concéda Lisée : c’est trois sous de foutus tout simplement.

Le soir même, une lettre à l’adresse de M. Pitancet le prévenait de l’équipée de son chien, et le lendemain après-midi il remontait la côte avec son cheval et sa voiture.

Miraut avait écouté d’une oreille attentive la