Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/384

Cette page n’a pas encore été corrigée

nouvelles notions, qu’il était trop vieux, peut-être, que Longeverne était son pays, son domaine, qu’il ne pourrait vivre que là et qu’il devait y retourner.

Ce n’était point sans doute l’avis de M. Pitancet, lequel, en discours prolixes et convaincus, lui vantait le Val. Miraut ne l’écoutait pas, il continuait ses réflexions.

Cet homme qui, de force, l’avait transplanté ici, qu’était-il au point de vue chasse, le seul qui importait au chien ? Ah ! si c’eût été encore Philomen ou Pépé, des amis, des gens sûrs, mais connaissait-il la chasse, ce M. Pitancet ; saurait-il se poster aux bons passages, était-il capable de tuer un lièvre ! Si c’était un maladroit et que le chien s’escrimât pour rien à faire courir les capucins ! Autant de questions nouvelles. Et il faudrait qu’il s’habituât aux manies de cet homme, à ses façons d’aller quand il avait déjà, lui, toutes ses habitudes, de bonnes habitudes, prises logiquement ainsi que sait les prendre un chien intelligent et rusé qui ne s’occupe pour cela que de son nez, de ses besoins et de son instinct de chien !

Non, Miraut voulait partir et ne rêvait qu’aux moyens de réaliser sa volonté.

Après avoir manifesté une vague velléité de suivre la route du côté de Longeverne, après