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caressa de nouveau, le cajola, le câlina, le gratta sous les oreilles et sous le cou, l’invitant à le suivre au dehors : viens, mon petit !

Mais Miraut résolument tirait du côté de Lisée, le regardant de ses yeux agrandis et désespérés, et pleurant et suppliant à petits abois tendres et tristes.

Le chasseur ne résista pas : il s’accroupit devant le chien et longuement l’embrassa et lui parla :

— Il le faut, mon pauvre vieux, résignons-nous !

La résignation est une vertu chrétienne et n’était pas le fait de Miraut qui enfonçait plus que jamais son nez dans le gilet de chasse de son ami et de sa patte le grattait à vif partout où il trouvait un pouce carré de chair.

— Il vaut mieux, émit l’acheteur, que vous ne le caressiez pas tant.

— C’est vrai, convint Lisée : ce n’est plus le mien maintenant et je n’ai même plus le droit de l’embrasser. Emmenez-le, monsieur, emmenez-le ! ça me fait trop de peine et à lui aussi de prolonger plus longtemps les adieux.

— Si on peut être bête à ce point-là ! marmonnait la Guélotte.

Lisée lui jeta un coup d’œil terrible et elle jugea prudent de se taire immédiatement, non