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— Tu vas, exigea-t-elle, écrire au notaire tout de suite et qu’il dise à son ami que Miraut est à vendre.

Lisée simula la défaite, griffonna une lettre qu’il partit immédiatement, affirma-t-il, mettre à la boîte, mais qu’il se garda bien d’envoyer, se disant qu’une fois la colère calmée et les événements un peu passés, l’autre n’y penserait plus. Cependant la Guélotte ne lâchait pas, elle s’étonnait de ne pas recevoir de réponse et Lisée, pour la faire patienter, émettait l’opinion que l’amateur était sans doute muni ou avait probablement changé d’avis à ce sujet.

Il commençait à se tranquilliser lorsqu’un beau jour, un homme du Val arriva au pays en voiture, mit son cheval à l’auberge, et demanda sa maison.

Il se présenta bientôt, et, après les salutations d’usage, aborda facilement le but de sa visite :

— On m’a dit que vous aviez un chien à vendre.

Lisée, une seconde, en demeura muet de stupeur, et il n’avait pas encore ouvert la bouche pour protester que déjà sa femme, en son lieu et place, répondait par l’affirmative. Il se ressaisit, protesta, déclarant que, si telle avait été un instant son intention, il avait depuis réfléchi et