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— C’est mon affaire. Je vous ordonne de me montrer votre chien.

— Vous m’ordonnez ! Elle est verte celle-là, par exemple : mon chien est à l’écurie, mais vous ne le verrez pas ; c’est une bête bien élevée et honnête et je n’ai pas l’habitude de la présenter à des grossiers et à des malappris.

— Ah vous ne voulez pas me le montrer ! J’sais bien pourquoi ; vous auriez du mal de l’exhiber.

— J’aurais du mal ! Il est là derrière cette porte ; mais vous ne le verrez pas ; ah ! non ! je vous défends bien de le voir, vous n’avez pas le droit d’entrer chez moi.

— Bon, c’est entendu ! Je n’ai pas le droit d’y entrer seul, mais, je vais requérir le maire et nous allons bien voir.

Comme il l’avait annoncé, Roy s’en fut chercher le maire, et, au nom de la loi, le somma, pour verbaliser, de l’accompagner chez Lisée. Celui-ci, bien que n’aimant pas les histoires, dut s’exécuter et Lisée, mis en demeure, alla ouvrir la porte de sa remise.

Sa surprise fut grande en apercevant la couché vide et la chaîne cassée. Il en pâlit. L’autre, en venant, avait dû rencontrer quelque part Miraut en forêt et toute cette comédie n’était que pour verbaliser avec fracas. Il ressortit très ému :