Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un comme çui-là, ça n’arrive pas tous les jours ; d’autant que le gros qui est un bon type et un vieux copain à Pépé, un homme qui sait ce que c’est d’aimer la chasse, m’a dit comme ça quand je lui demandais combien qu’il en voulait :

« — Allons, Lisée, tu veux rigoler, j’suis pas marchand de chiens, moi ! Tu vendrais un chien, un jeune chien à un chasseur qui en aurait « de besoin », toi ?

» — Jamais ! que j’ai répondu, mais, la civilité…

» — Ta, ta, ta, tu paieras une bonne bouteille et le premier lièvre qu’il te fera tuer, nous le boulotterons ensemble, toi, Pépé et moi.

» C’est-y entendu ?

» — Vas-y que j’ai répliqué, et on s’a serré la louche. Maintenant, que j’ai ajouté, voici cent sous pour ta gosse, pour s’acheter ce qu’elle voudra « pasque » je vois bien que ça lui fera mal au cœur de quitter son petit toutou. Mais, elle peut être tranquille, il ne sera pas malheureux chez nous, et bien soigné ; mes chiens à moi, c’est des amis et je verrais un cochon qui touche à un chien de chasse, comme il y en a, par plaisir de faire souffrir les bêtes, j’y casserais la gueule. »

— Tu as foutrement raison, approuva Philomen.