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rebattre ; un quart d’heure après, l’entendant revenir au lancer, les forestiers prirent mieux leurs précautions, sifflèrent au lieu de crier, se dissimulèrent derrière de gros arbres et, lorsque le chien fut arrivé au centre du terrain qu’ils occupaient, ils se précipitèrent tous en chœur pour le pincer.

Surpris par leur irruption subite, le chasseur s’arrêta court un instant et, prudent, voulut battre en retraite, mais de côté et de partout les képis se montraient et il se retourna juste pour tomber entre les griffes du chef lui-même qui l’appréhendait vigoureusement au collier.

Miraut n’avait pas, comme pour Lisée, des raisons d’obéir à ce particulier qui manifestait à son égard des sentiments plutôt douteux ; il le lui fit bien voir, montra les crocs, se secoua rudement, chercha pour mordre à atteindre la cuisse ou le mollet de son gardien. Mais il est difficile, quand on est tenu par le collier, d’agripper la main ou tout autre membre de celui qui vous a pincé, et Martet, accouru avec ses collègues, fut bien forcé de reconnaître le coupable ; le nom d’ailleurs était lisible sur la plaque, le chien était pris et bien pris.

Pour ne pas qu’il pût continuer son tapage, scandaleux en l’occurrence, on l’attacha et l’on revint achever le balivage interrompu ; ensuite