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nard fut enseveli dignement, mais Miraut, également appelé, refusa avec indignation de toucher aux os de la hôte de même qu’à la viande, jugeant que les hommes, vraiment, ça n’a ni goût ni odorat pour oser s’ingurgiter, avec d’ignobles sauces puant le vin, des nourritures aussi nauséeuses et aussi malodorantes.

Cependant la chasse clôtura. Lisée rangea au sec ses munitions et nettoya avec le plus grand soin son fusil qu’il graissa non moins soigneusement en attendant la saison suivante ou simplement une occasion propice, bien que non réglementaire, de s’en servir.

Maintenant qu’il n’avait plus Bellone pour le débaucher, Miraut montrait moins d’enthousiasme à partir seul en chasse.

Le mois de mars venu, il accompagna Lisée à ses diverses besognes, se couchant à proximité de son maître, sans grande envie d’aller plus loin et de foire courir un oreillard. Ses seules sorties ne furent d’abord que quelques bordées qu’il lira au moment des chiennes en folie ; mais elles étaient depuis longtemps réglementaires et le patron ne songea pas une seule fois à s’inquiéter dans ce cas de ses absences prolongées. Pourtant, quand la température s’adoucit, que les arbres se prirent à bourgeonner et à feuiller, il sembla s’éveiller de sa léthargie et tendit assez