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jointe, voulu sauter à terre et était tombé si malencontreusement qu’il s’était fracturé le tibia.

Le médecin, venu en bâte, après lui avoir remis les os en place et emboîté la quille dans un appareil, l’avait consigné pour deux mois au moins au lit où il se mangeait les sangs à la pensée qu’il ne pourrait profiter le moins du monde de son permis.

Les mauvaises nouvelles se succédèrent. Il n’arrive pas deux malheurs sans qu’un troisième ne survienne à son tour : une semaine plus tard, le facteur Blénoir annonça à Lisée que la mère de Miraut, la vieille Fanfare, la chienne du gros, était périe on ne savait au juste de quoi et que son maître en avait bien de la peine.

Lisée en reçut au cœur un troisième choc. Tous ses amis, ses meilleurs copains étaient frappés : c’était d’un mauvais présage et il avait de sinistres pressentiments :

— C’est une année de malheur, prophétisait-il ; vous verrez qu’à moi aussi il m’arrivera quelque chose, et il attendait, vaguement angoissé.

Pourtant, malgré son pessimisme et ses craintes, la saison de chasse passa sans incidents ni accidents pour lui ni pour Miraut.

L’espoir reverdit en son âme. Il alla voir à