Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— On ne te demande pas la messe, à toi, coupa Lisée. Viens ici, viens, mon petit Miraut !

— Sacrédié, mais c’est un tout beau ! continua Philomen.

— Et intelligent, renchérit Lisée. Je crois que ça fera un crâne chien ! C’est Pépé qui me l’a fait avoir. Il vient de la chienne du gros de Rocfontaine, une pure porcelaine, qui a été couverte par un corniau, mais, tu sais, un bon corniau, un premier chien, un lanceur épatant.

— Quand les corniaux se mêlent d’être bons, il n’y en a pas pour leur damer le pion.

— Viens faire voir ta gueugueule, mon petit !

— Oui, oui, une gueule noire, il est robuste ; les dents sont bien plantées, l’oreille est double, l’attache est nerveuse et il a l’os du crâne pointu, signe de race.

— Et regarde-moi ce fouet, ajouta Lisée, hein, est-ce fin ! Ah ! oui, une belle bête !

— Une belle robe aussi, ma foi ! blanc et feu avec les taches brunes sur les flancs, c’est rare !

— Et puis, il sera bon, tu sais, sûrement ; ce sera le meilleur de la portée ! C’est la mère elle-même qui l’a choisi !

» Oui, quand la chienne a eu fait ses petits, le gros qui connaît tout ce qui a rapport à ça et qui ne voulait lui laisser que les bons, a attiré un