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siers, affirma Pépé ; allons chez François, j’ai une pépie qui n’est pas dans un sac.

C’était uniquement pour rendre service aux voyageurs et aux passants que François leur donnait ou leur laissait, selon qu’ils étaient pauvres ou aisés, le vin qu’ils lui demandaient au passage. Selon une vieille et touchante coutume qu’il avait religieusement conservée, en même temps que le litre il apportait toujours la miche de pain avec un couteau, car il est mieux et plus conforme aux règles paysannes de bienséance et d’hygiène de casser une croûte en buvant un verre.

Lisée qui, de temps en temps, venait lui donner un coup de main gratuit, était un ami ; aussi dès qu’il le vit arriver avec ses camarades, il se mit en quatre pour leur « faire honnêteté », comme on dit là-bas.

Sa femme vivement essuya les verres avec un torchon propre tiré de l’armoire et Pépé la pria cordialement, pour elle et son mari, d’ajouter deux verres afin que tout le monde pût trinquer.

Lorsque quatre chasseurs sont réunis, c’est habituellement pour parler chasse et quand quatre chasseurs parlent chasse, on peut en déduire qu’ils en ont pour un certain bout de temps. Les litres et les litres se succédèrent sur la table ;