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Le fermier s’aperçut bientôt que tous les assiégeants fichaient le camp ; du moins il le crut, n’ayant pas remarqué les deux fanatiques qui veillaient malgré tout.

Il se réjouit de la chose qui lui permettait de laisser sa chienne sortir un peu. Immédiatement il alla la chercher dans la chambre où elle ne tenait pas en place, pleurant et grognant, pour l’amener devant la porte où elle devrait rester sous sa surveillance.

Il se mit à scier du bois et la fit se coucher dans un petit coin, sur de la sciure, à l’abri d’un tas de bûches.

L’autre, qui avait meilleur nez que son maître, éventa tout de suite les deux galants et, filant subrepticement sans crier gare, rejoignit aussitôt Miraut, qui se trouva être le plus proche de la maison. Mais prudemment, avant d’en venir aux actes, les deux amoureux mirent plusieurs centaines de mètres ainsi que quelques haies protectrices entre eux et le patron.

Cependant Turc avait vu lui aussi et bientôt il fut là. Fort de son habitude et d’un droit qu’il croyait bien consacré, il se prépara, sans même prendre garde à Miraut, à recommencer le coup qui lui avait si mal réussi l’heure d’avant. Un tel toupet n’était pas pour faire plaisir ùàcelui-ci, et il le lui fit bien voir en ad¬