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François, de temps à autre, sortait pour vaquer à sa besogne. Comme il ne manquait, à chaque occasion, de proférer à leur adresse des injures et de leur faire des gestes menaçants, ils n’osèrent point, tant qu’il fît jour, se rapprocher de la maison ; mais avec la nuit, le silence et les ténèbres, ils s’avancèrent peu à peu et cernèrent tout à fait la demeure. Les distinctions et les barrières avaient disparu entre eux également : roquets, moyens et molosses se trouvèrent réunis et confondus dans le même désir du siège à faire de cette place forte bien défendue, pour en conquérir la châtelaine, dame commune de leurs pensées.

Toutes les ouvertures de la maison de François furent tour à tour et par chacun des galants minutieusement visitées, sondées, vérifiées, senties, reniflées ; mais le patron, qui savait à quoi s’en tenir, avait eu soin de faire lui-même, avant de se coucher, la tournée des portes et fenêtres, poussé tous les verrous, fermé toutes les trappes, bouclé tous les guichets, s’était assuré que rien ne clochait non plus dans la fermeture des fenêtres et que ne manquait aucun carreau.

Il avait cependant, comme trop petite et infranchissable, négligé de fermer l’ouverture en carré qui se découpait dans le bas de la porte d’écurie et par laquelle, chaque matin, les poules sortaient pour aller aux champs.