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— Roulée, la vieille ! rigolait-il.

Un jour pourtant que la femme ne quittait pas la maison, Miraut profita d’un instant pendant lequel elle passait à la cuisine pour entre-bâiller la porte du bas de l’escalier et se faufiler vivement derrière. La femme, préoccupée, revenait sans faire attention à lui et ne pensait d’ailleurs guère à le surveiller. Alors, avec des précautions infinies pour ne pas que le grelot sonnât, il monta l’escalier, à pas feutrés, la tête immobile et le cou tendu, ouvrit avec non moins d’habileté silencieuse la seconde porte, grimpa sur le lit et vint se coucher en rond aux pieds de son maître où il ne dormit que d’un œil tandis que Lisée, lui, pionçait plus bruyamment.

La Guélotte n’avait rien vu ni entendu : ce fut le ronflement de Lisée qui, l’heure d’après, les trahit. Trouvant qu’il prolongeait par trop sa méridienne, elle s’en fut le réveiller sans songer trop à s’épater de trouver cependant toutes portes ouvertes.

— Tas de cochons, piailla-t-elle en apercevant les deux dormeurs !

Lisée se frottait les paupières tandis que Miraut, très inquiet, les yeux arrondis, s’aplatissait autant que possible.

— C’était donc ça, continua-t-elle, que ma couverture se salissait si vite. Je me demandais