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le diamètre de son cercle : rien encore ; il le doubla : toujours rien ; il suivit l’une après l’autre toutes les pistes, plus de fret. Alors, ahuri et furieux, Miraut jappai gueula, brailla, hurla comme jamais il n’avait fait, et Lisée, étonné grandement, vint le rejoindre, ahuri lui aussi de voir pour la première fois en défaut ce chien admirable, cette maîtresse bête, ce nez extraordinaire, ce roublard des roublards. Il n’y avait point de buisson dans la plaine et la coupe, récemment nettoyée, était tondue comme un champ d’étoiles. Le chien et l’homme longèrent des deux côtés le mur d’enceinte, pierre à pierre, abri par abri ; ils visitèrent le pied de tous tes arbres qui demeuraient : baliveaux, chablis, modernes, anciens ; rien, rien, rien !

Ils s’en allèrent bredouilles.

Deux jours après, Miraut vint relancer son animal que Lisée cette fois attendit sur le chemin où il était passé le premier jour, mais l’oreillard en prit un autre et vint se faire perdre, tout comme l’avant-veille, au même endroit.

Deux jours après, cela recommença :

— Ne te bute donc pas, disait Philomen à Lisée qui lui proposait de l’accompagner dans sa chasse à ce phénomène unique en son genre. Je le connais, ce salaud-là, c’est-à-dire que je n’ai