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répliqua l’autre en remettant le lièvre ; ils ne sont pas comme le vieux notaire d’Epenoy qui, lorsqu’on le traitait de voleur, et ça arrivait souvent, répondait qu’il entendait bien les « rises[1] ».

— Si on allait à la soupe ? proposa Lisée.

On ramassa sans incidents les lièvres pendant que Pépé payait les apéritifs et l’on se rendit à la maison de la Côte où la Guélotte, pestant intérieurement, mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur, avait tout de même préparé un repas substantiel et soigné.

Une soupe aux choux dans laquelle avait cuit un jambon ouvrait le déjeuner, le dîner comme on dit à la campagne, auquel on fit honneur avec le robuste appétit que procure toujours une marche mouvementée de cinq ou six heures en plaine et en forêt.

Vinrent ensuite le plat de choux traditionnel avec le jambon, un ragoût de mouton aux carottes, puis le civet, magistralement réussi et qui provoqua les félicitations générales des convives. La Guélotte tout de même fut flattée dans son amour-propre de cuisinière, elle rougit de plaisir et Lisée, diplomate, en profita pour lui demander si les chiens avaient eu à manger,

  1. Rises, plaisanteries.