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et répétés, s’interrompant à diverses reprises pour crier à pleine gorge le nom du chien avec le mot coutumier de rappel : Tia, Miraut ! Tia ! puis cornant de nouveau, afin de bien faire s’associer dans l’oreille et le cerveau de son compagnon ces deux modes familiers de ralliement.

Comme la foulée qu’il avait à suivre était très fortement frayée et n’avait pas besoin de retenir beaucoup son attention, Miraut entendit parfaitement les sons et les cris poussés par Lisée et s’arrêta court aussitôt, dressant l’oreille.

La corne de buffle retentit de nouveau et de nouveau la voix de Lisée arriva jusqu’à lui : Tia, Miraut !

Il comprit, jugea de la direction, se traça dans l’espace une ligne droite et fila comme un trait dans le sens de l’appel. Toutefois, afin de ne point se tromper, il s’arrêtait de temps à autre pour rectifier sa direction et marcher droit à son maître qu’il ne voyait pas encore.

Celui-ci distingua bientôt le tintement de son grelot et, cessant de souffler dans la corne, se contenta de l’appeler sur un ton moins aigu.

L’instant d’après, ils se retrouvèrent et Miraut. fit à Lisée une fête extraordinaire, lui bredouillant toutes sortes de choses plus gentilles les unes que les autres, se frottant à ses* jambes et voulant à tout prix lui peigner la barbe avec ses