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— Le coup de « patte à relaver » [1], l’excusa celui-ci en s’essuyant de la manche, un sourire d’indulgence aux yeux.

Et tout en buvant et mangeant, il envoya à Mirant, qui les attrapait au vol, quelques tranches de pain qu’il avalait sans les mâcher ! Là-dessus, heureux comme des rois, ils sortirent et bien avant que le soleil ne fût levé, arrivèrent au haut des Cotards où ils voulaient commencer.

C’était un bon matin. Un temps calme, une rosée suffisante laissaient un fret abondant aux endroits où le gibier avait passé.

Dès qu’on longea le mur de la coupe, Miraut, renonçant à son jeu favori qui consistait à lever la cuisse à toutes les mottes et à toutes les bornes, se mit à quêter avec ardeur. Bientôt il rencontra un fret, trouva une rentrée, s’engouffra dans le taillis et le reste ne fut pas long à venir.

Cinq minutes plus tard, le lièvre déboulé filait par les sentiers et les tranchées du bois avec le chien à ses trousses.

— Il va monter, songeait Lisée posté au haut du crêt à cinquante mètres du mur d’enceinte, ils montent toujours.

Mais le capucin ne monta point et, zigzaguant ainsi qu’un levraut, s’en alla faire au loin, tou-

  1. Patte à relaver : chiffon pour laver la vaisselle.