Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Malgré le peu de résultats obtenus, la chienne se prêtait avec une bonne grâce évidente à ses manœuvres.

Un petit bout de sexe, rouge et sans force, qu’il essayait vainement de diriger, tombait de sa gaine et il se crispait, remuant furieusement, piétinait des pattes de derrière, tordait le cou, hochait la tête, tandis que la chienne prenait l’air stupide et béat de celle qui attend quelque chose, quelque chose qui doit venir et ne vient jamais.

À plus de vingt reprises, il remonta, toujours sans résultats, et la chienne, sans se lasser, toujours le laissait faire.

Il s’enfiévrait, s’excitait, se mettait en colère, tombait, remontait, retombait, jappait, insultant les autres mâles qu’il devinait et sentait maintenant, tous ses sens éveillés, rôder aux alentours et renifler aux portes.

Lorsque Lisée rentra, après avoir fait le vide autour de la maison, il le trouva creux et efflanqué qui continuait fébrilement ses exercices.

— Ben, mon cochon ! monologua-t-il, tu ne te gênes pas : il n’y a vraiment pus d’enfants au jour d’aujourd’hui, t’en es-tu donné salaud ! et pour rien, naturellement ; sacrée petite rosse, va ! il s’en ferait crever.

Et devant son maître, sans honte aucune, ni