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De fait, le lendemain, en laisse, comme une coupable, la chienne fut amenée à la Côte, tandis qu’à une distance plus que respectueuse les mâles la suivaient de l’œil, craignant la trique du chasseur.

On laissa seuls les deux camarades. Miraut, enchanté d’avoir de la compagnie, vint lécher le nez de Bellone et lui mordre les oreilles.

D’ordinaire, elle se laissait faire quelques instants, ensuite elle signifiait par un grognement sec qu’elle en avait assez et filait ; mais cette fois elle se prêta au jeu, mordilla elle aussi, passant dessus, roulant dessous, serrant entre ses mâchoires tantôt une patte, tantôt une oreille, tantôt une autre mâchoire, puis jugeant que les préliminaires avaient été assez longs, elle se dressa sur ses quatre pattes, joignit les oreilles, écarta la queue de côté et attendit.

Mais Miraut, à peine relevé, ne songea qu’à continuer un divertissement si intéressant, à remordre, à se rouler de plus belle dans la paille, à jouer de la patte et de la dent. Bellone se prêta encore et de bonne grâce à ses fantaisies, jusqu’à l’instant où elle recommença son manège, lui mettant bien en évidence le postérieur sous le nez.

L’odeur, évidemment, différait de ce qu’elle