Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à se faire foutre en prison et à nous mettre sur la paille.

Pourtant, depuis que ces canailles de cognes l’ont pincé à l’affût, il avait bien juré que c’était fini et qu’il ne recommencerait jamais plus !

Oh oui ! sûrement que de ça il doit être guéri, sans quoi il n’aurait pas vendu le fusil, le chien, les munitions et tout le saint-frusquin. Au moins maintenant il est tranquille et ne sera plus comme chat sur braise quand on lui aura « enseigné un lièvre ».

Dire que nous en avons été pour plus de cinquante francs avec les frais ! Dix beaux écus de cinq livres qu’il a fallu donner à ce bouffe-tout de percepteur et qu’on a dû manger du pain sec et des pommes de terre pendant deux mois.

Mon Dieu ! pourvu qu’il n’ait pas bu les sous du cochon ! Si j’allais voir chez Philomen ? Lui, était à la foire avec sa femme, ils sont sûrement rentrés ; peut-être pourraient-ils me dire quelque chose ?

Mais la Guélotte, prête à sortir, ayant réfléchi que si, d’aventure, Lisée rentrait durant son absence, il trouverait fort mauvaise cette démarche, mènerait le « raffût », jurerait les milliards de dieux et peut-être ferait de la casse, elle jugea plus prudent d’attendre son retour qui ne saurait tarder, pensait-elle.