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ou quatre et que ce sauvage-là lui en avait sûrement mangé une puisqu’il avait encore les pattes rouges de sang.

Le fait en lui-même était exact : Miraut avait une patte ensanglantée. Il y eut une scène nouvelle entre la Guélotte et la Phémie et Lisée qui rentrait : chacune des femmes voulant crier plus fort que l’autre.

Les gamins bientôt ramenèrent le coupable qui opposait la plus énergique résistance, se faisant littéralement traîner, et le chasseur alors s’aperçut que son chien avait la patte coupée.

Furieux à son tour, croyant qu’on avait voulu lui tuer son Miraut, il se préparait, sans autre préambule, à gifler la Phémie lorsque sa femme, s’interposant à temps, lui apprit que c’était le chien lui-même qui s’était coupé en cassant la vitre de la fenêtre de la remise.

— Alors, riposta Lisée, qu’est-ce qu’elle chante cette vieille déplumée, ce n’est pas d’avoir mangé une poule qu’il est enseigné. Va les compter d’abord, tes gratteuses, et tu viendras grogner après.

Renseignements pris, toutes les poules de la Phémie se retrouvèrent. Il est vrai que, dans cette affaire, s’il n’y avait pas eu de morts, ce n’était point de la faute à Miraut.

Cette fois, la Guélotte ne tempêta point et