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LE ROMAN DE MIRAUT

pomme, dénouaient avec soin leur ficelle et, après avoir caressé le chien, reparlaient sans dire au revoir à une femelle aussi rapide, en faisant claquer la porte.

Miraut, que l’air vif et la course matinale avaient mis en appétit, après s’être assuré que sa gamelle à soupe était bien vide et léchée et reléchée, s’en vint rôder autour des vannettes pleines et tâcher d’insinuer son nez entre l’osier et le grand linceux qui recouvrait la pôle.

— Veux-tu bien fiche ton camp, sale voleur ! s’écria la Guélotte, et, saisissant un raim de coudre, elle en cingla le chien qui poussa un cri aigu et s’en vint gratter à la porte. La femme aussitôt vint la lui ouvrir tandis que, garé de côté, les jarrets courbes, il ramassait les fesses dans l’espoir d’amortir le coup de pied réglementaire, droit de péage qu’il payait invariablement chaque fois que la patronne était mise dans l’obligation de se déranger pour son service.

Esseulé, il erra autour de la maison.

Il visita le jardin avec soin, chercha le long du mur où il découvrit quelques vieux os que, faute de mieux, il rongea consciencieusement. Il fut tiré de son occupation par le retour de Mique qui rentrait fière dans ses foyers, une souris en travers de la gueule. Il voulut lui