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LE ROMAN DE MIRAUT

Il est toujours imprudent, quand on est en voiture, d’emmener avec soi de jeunes chiens de chasse, surtout maintenant, répétait-il, avec toutes les bicyclettes, motocyclettes, automobiles et autres saloperies qui infestent les routes, vous tombent dessus sans erier gare, êerahouillent vos hôtes et ensuite se donnent du vent que c’est bernique pour les reconnaître et revoir jamais les salauds qui ont fait le coup. Lui, Lisée, qui était pourtant assez prudent, avait eu un jour un chien lequel, en voulant se garer d’une calèche arrivant par derrière, s’était lait écraser la patte par sa propre roue de voiture, et on ne parlait pas d’autos dans ce tempslé.

D’autre part, un jeune chien curieux, flaireur, facilement distrait, jovialement confiant, est trop facile à perdre, surtout quand il est beau. Car il se trouve toujours des amateurs, plutôt sans gêne ni scrupules, qui savent habilement profiter d’un instant d’inattention pour attirer la bête à l’écart, lui passer une laisse au cou et, ni vu ni connu, vous l’emmener bel et bien on ne sait jamais où.

Ces observations et réflexions que Lisée avait formulées chez lui maintes fois n’étaient point sorties tout à fait de l’esprit de la Guélotte ; c’est pourquoi, flattée d’un vague espoir, dès qu’elle