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II
INTRODUCTION.

principes déjà établis et étant en quelque sorte les arbitres du goût, du ton et de l’usage… Un jeune homme entrant dans le monde y faisait ce qu’on appelait un début. Il fallait réussir ou tomber, c’est-à-dire plaire ou déplaire, à ces trois classes de femmes, qui décidaient sa réputation, sa faveur à la cour, qui lui donnaient des places et des grades et lui faisaient presque toujours faire un mariage excellent. »

Aussi toute l’éducation était-elle dirigée vers ce but. Le père se bornait à indiquer, au gouverneur chargé de son fils, la marche à suivre pour lui donner une teinture générale de toute chose, peu approfondie, et qui cependant suffisait pour inspirer souvent à l’enfant le goût de telle ou telle branche d’étude qu’il cultivait plus tard ; mais la mère, la mère seule faisait acquérir à ce fils la politesse, la grâce, l’amabilité qu’elle possédait elle-même et auxquelles elle savait qu’on attachait tant de prix. Son amour-propre et sa tendresse maternelle étaient également engagés à la réussite de ses soins. « Un jeune homme, dit encore. M. de Ségur, avait-il manqué à une attention pour une femme, à un égard pour un homme plus âgé que lui, sa mère en était instruite le soir même par ses amis et, le lendemain, le jeune