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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

ces généraux, avec son neveu l’archiduc Charles, qui venait de se trouver au feu pour la première fois[1]. On apprit dans cet instant que M. de Gouvion, commandant en chef de l’armée française avait été tué. On sait vaguement que les Français ont été repoussés, après avoir néanmoins, pour la première fois, tenu longtemps ferme. En effet, on a entendu le canon depuis deux heures jusqu’à six heures. Le 12 juin, S. A. R. Madame arrive vers dix heures et demie du matin. En entrant dans les salons du gouvernement, elle embrasse de bon cœur et à plusieurs reprises son neveu, l’archiduc Charles, comme un ami que l’on revoit pour la première fois, après qu’il a couru un grand danger. C’est ce que je vois de ma salle à manger à travers les fenêtres. » Le prince offrit le soir un grand banquet dans son hôtel aux principaux personnages de la ville : les archiducs, le prince de Lambesc et d’autres généraux y assistèrent. Puis il rentra le lendemain au camp, heureux d’en avoir fini avec un rôle si opposé à sa modestie habituelle. Deux mois s’écoulèrent, les événements se succédaient en France avec une rapidité

  1. L’archidue Charles Louis, né en 1771, frère cadet de l’empereur François, devint, pendant les guerres de Napoléon, un des meilleurs généraux de l’armée autrichienne. Il est assez curieux de voir ses débuts militaires.