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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Plusieurs pièces de vers furent présentées au prince de Ligne par les étudiants du collège d’Houdain et par des particuliers. Il va sans dire que, dans toutes, on célébrait les vertus du prince et la gloire de son fils.

Cependant il y eut une note discordante dans ce concert d’éloges ; un certain avocat de Nivelle, nommé Masson, publia un libelle à cette occasion : « Parmi plusieurs traits que j’ai oubliés, écrit le prince, il disait qu’à mon entrée de gouverneur du Hainaut, j’avais l’air d’un vieux sultan, entouré de filles dont je m’occupais uniquement, et que j’avais été assez bête pour prendre de bonne foi des acclamations de « Vive le prince patriote ! » Ce dernier point est vrai. C’était dans une église, où je prêtais, je crois, ou faisais prêter serment. J’acceptai ce vivat avec les autres, ne me doutant pas que son crieur y entendit malice. Pour le sultan, il m’a fait trop d’honneur. Il est vrai que, pendant la marche ennuyeuse de l’entrée, des filles très jolies me jetaient des bouquets dans ma voiture, et que, la foule les arrêtant près de la portière, je les remerciai beaucoup, et leur dis que je les trouvais charmantes. Le seul reproche qui pouvait n’être pas tout à fait mal fondé est celui qui concerne mon entrée. La