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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

ma peine. Adieu, Vincent ; aimez-moi, car votre amour est le seul bien qui me reste. »

Le comte venait d’arriver en Pologne, mais il ne se pressait point de regagner l’Ukraine.

Il écrivit à Hélène que ses propres affaires le retenaient encore loin d’elle, mais qu’elle n’avait rien à craindre des influences dont elle lui parlait dans une lettre précédente. « Je me trouve bien soulagée, lui répond-elle, d’apprendre enfin que vous êtes en Pologne, et de savoir que je n’ai rien à redouter du krajezy ; sa femme, sa fille, ses fils, sont tous des amis intimes des MM. de Ligne, et j’avais peur qu’il ne voulût se mêler de nous renvoyer chacun chez nous. Quant à moi, je regarde l’engagement qu’on nous a fait prendre si jeunes, où il ne se trouvait aucune autre convenance que celle de la naissance et de la fortune, comme une erreur du destin ; c’est vous seul qui avez mon serment, mon véritable amour, le plus chaste et le plus sacré des liens. »

Peu de temps après, une nouvelle inquiétude vint troubler Hélène. « Imaginez-vous, écrivait-elle au comte, que j’ai lu dans la Gazette de Hambourg que le prince Charles allait revenir de l’armée russe, par Léopol ; il faut qu’il passe par Niemirow ou au moins tout près. Je vous assure