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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

féliciter de la gloire que le prince Charles s’est acquise, à l’assaut d’Ismaïl, où il a commandé une colonne de descente, qui a été la premièr. à mettre pied à terre en suivant l’exemple de son intrépide chef. Malgré une assez forte blessure à la jambe, il a sauté le premier hors de la chaloupe, et a escaladé les remparts de la place sous le feu le plus meurtrier. Il s’en est emparé après avoir brûlé une frégate turque, qui nous faisait beaucoup de mal, et avoir établi et dirigé celle de nos batteries qui a fait le plus de mal à l’ennemi. »

Au moment où le prince Charles pénétrait dans Ismail et au milieu du pillage, de l’incendie et de l’effroyable massacre des Turcs, il aperçut un enfant de trois ou quatre ans seul, sous le portique d’une maison de belle apparence ; cet enfant jetait des cris déchirants ; sa beauté, ses riches vêtements attirèrent les regards du prince ; il enleva l’enfant dans ses bras ; celui-ci cessa de crier, le regarda avec de grands yeux étonnés ; puis, effrayé du tumulte et des scènes d’horreur qui se passaient autour de lui, il cacha son visage dans la poitrine de son sauveur, en serrant son cou de toute la force de ses petits bras. Le prince ému se hâta d’emporter l’enfant en lieu sûr, et le fit