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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

que le quinquina n’a pu vaincre m’ont empêché d’éprouver le chagrin qu’on aurait dû ressentir de cette terrible phrase : « Attendez-vous aux preuves de mon mécontentement, n’ayant ni le goût ni l’habitude de me laisser désobéir. » Je m’étais bien trouvé de ma conduite, Sire, il y a onze ans dans la guerre de Bavière, et vous m’en aviez remercié : cette fois-ci, Votre Majesté m’avait ordonné de ne lui envoyer que des estafettes, et, si j’ai fait partir des aides de camp, c’est parce que le comte de Choiseul à écrit de Constantinople de faire passer sûrement et bien directement sa dépêche très importante au marquis de Noailles. Les estafettes dorment, s’enivrent ou sont assassinées.

» Je vous demande pardon, Sire, de n’avoir pas été inquiet de votre colère ; c’est que je connais encore mieux votre justice : Je me suis dit qu’un voyage qu’un de mes aides de camp a fait mal à propos dans les Pays-Bas, au plus fort de la révolte, a fait croire peut-être à Sa Majesté que j’y étais pour quelque chose et que j’avais quelques rapports avec les mécontents[1]. »

  1. Les Belges avaient toutefois adressé au prince des propositions brillantes. Van der Noot le conjura de venir se mettre à leur tête. « Je vous remercie des provinces que vous m’offrez, répondit-il, avec son ton de plaisanterie habituel, mais je ne