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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

tesse Anna, la seconde au prince de Ligne, et la troisième à l’évêque de Wilna. Le comte proposait à sa femnme de lui rendre ses deux fils en échange de son consentement au divorce et lui offrait, en outre, une pension considérable. La princesse redemandait sa fille Sidonie et remettait le règlement de ses affaires d’intérêt avec les Ligne au prince évêque et à un mandataire, désigné par elle et revêtu de ses pleins pouvoirs ; puis, dans sa lettre à son oncle, elle l’informait de son projet de divorce, lui demandant de ne point lui retirer ses bontés, et de vouloir bien lui aider à régler ses affaires.

La comtesse Anna ignorait ce qui venait de se passer, la triste vérité lui fui révélée par la lettre de son mari. La malheureuse femme ne pouvait croire encore à la réalité du coup qui la frappait ; mariée depuis quatre ans à peine, son caractère d’une douceur inaltérable, sa conduite à l’abri de tout reproche auraient dû attacher solidement ce mari qu’elle adorait, et dont les vœux avaient été comblés par la naissance de deux fils. Elle voulut encore espérer que cette liaison ne serait qu’une fantaisie passagère, et refusa toute proposition de divorce.

Sa réponse fut simple et touchante :