charme très grand de la jeune femme ? Voyait-il dans l’immense fortune de l’évêque de Wilna une ressource précieuse propre à libérer ses terres obérées ? Il est difficile de le démêler ; car, dans cette circonstance, comme dans toutes celles où nous le verrons désormais, le mobile auquel il obéit demeure à l’état d’énigme.
Quoi qu’il en soit, il accepta la responsabilité délicate de prendre la direction des affaires d’Hélène, fort embrouillées depuis longtemps. La capacité du comte à ce point de vue était indiscutable et très rare chez un grand seigneur polonais, qui savait en général mieux dépenser sa fortune que l’administrer.
Les conseils qu’il donnait à la princesse servaient de prétextes à de fréquentes visites qui avaient lieu toujours en présence d’un tiers, secrétaire ou demoiselle[1]. Un jour cependant, Hélène reçut un billet du comte qui sollicitait un entretien particulier. Surprise et émue à la lecture de ces quelques lignes, Hélène, sans réfléchir à l’interprétation qu’elle leur donnait, répondit au
- ↑ Les grandes dames polonaises avaient toujours avec elles quelques jeunes filles ou jeunes femmes appartenant à la petite noblesse pauvre. Elles remplissaient les fonctions de dames de compagnie et quelquefois de première femme de chambre.