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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

peu d’humeur, il faut que je vous l’avoue. Mais, depuis les grands mots situation actuelle, fixée pour jamais ici, etc., que je trouve dans votre lettre, je me radoucis, parce que, comme Germain de la Feinte par Amour[1] : « Ce qu’on ne me dit pas, je ne le sais pas moins. » Savez-vous que je suis désolée de ne pas vous voir dans cette nouvelle situation qui vous rend la solitude si précieuse ? Vous devez être très drôle, non que je croie que le genre sensible vous messied ; il est des êtres privilégiés que tout pare, et vous êtes plus que personne dans ce cas ; mais je ne puis me défendre d’un peu de curiosité, pardonnez-la moi donc, mon chat. Je fais des vœux pour votre bonheur, je suis plus intéressée que jamais à le désirer, puisque plus il durera, plus probablement vous nous resterez. Dites-moi comment vous êtes avec madame de Mnizech[2], j’ai mes raisons et vous les devinez pour vous le demander ; mais ne parlez pas de ma question et, si vous voyez le grand chambellan, faites-lui mes compliments.

» Est-il vrai qu’il est irrévocablement établi à Varsovie et renonce à Niemirow ?

  1. Comédie en trois actes et en vers de Norat, jouée pour la première fois en 1773 (31 juillet).
  2. Ursule Zamoyska, première femme du comte Potocki.