Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/379

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
361
LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

étaient proverbiales. Dans la foule de ces beautés, on distinguait la princesse Lubomirska, que nous connaissons déjà sous le nom de princesse maréchale ; sa belle-sœur, la séduisante princesse Czartoriska, née Fleming ; la Kraiczyn Polocka, née Ossolinska et la princesse Charles de Courlande. Ces deux dernières étaient réellement d’une beauté parfaite, et toutes les quatre avaient de l’esprit. On prétendait que la première faisait la fortune de ceux qu’elle aimait, la seconde les dépouillait, et les deux autres aimaient à jouir sans s’embarrasser du reste. La princesse Lanckorowska et la comtesse Branicka, la princesse André Poniatowska, belle-sœur du roi, la princesse Lubomirska, née Haddik, occupaient également un rang distingué à la cour, où toutes les affaires d’État devenaient des affaires de société. Le roi, faible, bon, mais toujours amoureux, se laissait guider par la favorite du moment[1]. Le prince de Ligne, pendant son court

  1. « Il faudrait, disait le prince de Ligne, empêcher les élégantes de faire le malheur du gouvernement par les intrigues d’amour, de politique et de société, et retenir à la cour des grands seigneurs par une chaîne de plaisirs et de distinction, On conservait ainsi dans le royaume tout l’argent que le plus petit gentilhomme, dès qu’il a coupé sa moustache et quitté son habit long et respectable, se croit obligé de porter à Paris à une