Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/371

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
353
LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

» — Che me lèfe, che m’égorge les pieds pour aller tout te suite faire mes blaintes à un chéneral et il me tit : « Si c’est un soltat, che vous ferai rentre, » mais, si c’est un officier, cela sera tifficile. »

» Un Français encore qui s’appelle M. Second vient me consulter sur une affaire qu’il avait : « Car, me dit-il, Monsieur, je vois bien qu’il faudra se battre ! » Je l’assurai que, s’il en parlait comme cela à tout le monde, il n’aurait pas besoin d’un homme de son nom ; c’est bon et bête, n’est-ce pas ?

» Voulez-vous savoir un de mes plaisirs innocents ? Je mets mes dromadaires sur le chemin de la troupe dorée, quand par hasard Malborough s’en va-t-en guerre. L’autre jour, il y a eu deux ou trois généraux à bas, et l’escadron d’escorte a été à moitié culbuté, à moitié au diable.

» Ah ! Charles, quand nous reverrons-nous à Stamboul ou à Bel-Œil ? Si l’empereur et mon général russe ne voulaient pas faire de compliments pour passer la Save et le Bog, comme pour passer une porte, nous culbuterions la Sublime, et nous nous trouverions où j’ai dit. Alors, mon cher Cinéas, etc., etc. En attendant, aimons-nous toujours, n’importe partout où nous serons. »

La situation demeura la même jusqu’en oc-