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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

le médecin mailgré lui a fait ses licences ; qui sont fantassins, matelots, chasseurs, prètres, dragons, musiciens, ingénieurs, comédiens, cuirassiers, peintres et chirurgiens. Je vois des Russes qui chantent et dansent dans la tranchée où ils ne sont jamais relevés, et, au milieu des coups de fusil et de canon, de la neige ou de la boue, adroits, propres, attentifs, respectueux, obéissants, et cherchant à lire dans les yeux de leurs officiers ce qu’ils veulent ordonner pour les prévenir. »

Le plus grand plaisir du général de Ligne était d’écrire et de recevoir des nouvelles des absents. Ses lettres sont des peintures si vives, il sait donner un tel attrait aux moindres détails, qu’on ne se lasse pas de les lire. Celles qu’il écrit à son fils Charles sont un véritable journal de sa vie.


« De notre quartier général du maréchal de Romanzow en Pologne


» Ce 8 juin 1788.


» Si vous me demandez, mon cher Charles, comment je me porte, je vous dirai : Toujours de même. Je cours les armées, les maréchaux, pour leur faire faire quelque chose. Le diable s’en mêle malgré tous leurs signes de croix à la russe.