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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

tachement personnel à Sa Majesté, la générosité, etc., mais qu’il n’y soit pas pour le malheur ! embrassez-le pour moi. »

La nouvelle de la prise de Sabacz avait fait une heureuse diversion à l’ennui mortel qui accablait le prince père ; mais il retomba bientôt dans des accès d’humeur et d’impatience causés par l’apathie de Potemkin ; il cherchait à le piquer au vif en faisant d’incessantes allusions à l’assaut de Sabacz, mais il avait bien deviné, « que, soit politique, mauvaise volonté ou incapacité, messieurs les maréchaux étaient intentionnés de ne rien faire, même avant de commencer la campagne ».

Enfin, las de cette inaction voulue, il écrivit au prince Potemkin qu’il partait le lendemain pour se rendre au camp du maréchal Romanzoff[1], en Ukraine.

« Enfin, écrit le prince, me voici parti de ce

  1. Romanzoff (Pierre-Alexandrowitsch), né en 1725, l’un des plus célèbres généraux russes. À la bataille de Kunersdorf, il battit Frédéric II. Nommé commandant en chef de l’armée russe en 1770, dans la guerre contre les Tures, il obtint des succès éclatants et fut nommé feld-maréchal. En 1787, il fut si mécontent de partager le commandement avec Potemkin, qu’il n’acheva pas la campagne et donna sa démission. Ce motif peut aussi expliquer son inaction. Il mourut le 17 décembre 1796.