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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

Un avocatde Bruxelles, Van der Noot, publia un manifeste d’une extrême violence où il démontrait l’illégalité des innovations introduites par Joseph II. Ce libelle fut approuvé par les États, mais l’auteur, menacé d’être arrêté par le gouvernement, s’enfuit en Angleterre. C’est au moment où se fomentait la Révolution que la famille de Ligne, effrayée de l’agitation qui régnait en Belgique, se hâta de rejoindre le prince Charles à Vienne, où il avait été rappelé par le maréchal Lascy. On organisait déjà, par les ordres secrets de l’empereur, l’armée destinée à combattre les Turcs, le printemps suivant.

Les princesses de Ligne arrivèrent à Vienne à la fin de l’été. Hélène y avait fait un court séjour au moment de son mariage et n’en conservait pas un agréable souvenir. Les mœurs et les habitudes viennoises différaient trop de celles de la France pour pouvoir lui plaire. Elle eût beaucoup préféré passer l’hiver dans son hôtel de Paris ; mais elle n’osa pas le demander à son. mari, que son service retenait à Vienne.

La cour de l’empereur d’Allemagne n’avait pas la représentation brillante qu’on pouvait attendre de la première puissance de l’Europe[1].

  1. La maison de Lorraine avait beaucoup contribué à bannir