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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

sa dernière lettre d’une manière lisible, je n’aurais pas manqué à lui répondre ; mais qu’aidée de plusieurs experts en l’art de déchiffrer, il ne m’a jamais été possible même de soupçonner le lieu d’où venait sa lettre, ni celui, par conséquent, où devait aller la mienne.

  • » Lä-dessus, nous avons parlé de vous, et puis

de l’amiral Keppel, et puis du dindon, et puis de la prise de nos deux frégates, et puis de l’inquisition d’Espagne, et puis d’un gros fromage de gruyère que notre ambassadeur en Suisse vient d’envoyer à ses enfants, et puis de l’étrange conduite des Espagnols à notre égard, et puis de mademoiselle Théodore, qui danse, ma foi, mieux que jamais, et qui nous a hier autant charmés par son talent, que mademoiselle Cécile par ses jeunes attraits. La reine verra demain tout le monde pour la première fois ; elle n’avait rien vu jusqu’ici que les entrées ; elle est un peu maigrie, mais sa santé ne laisse rien à désirer. Le roi se montre chaque jour bon mari, bon père, bon homme ; on ne peut le voir sans l’aimer sincèrement, et sans estimer en lui la probité même ; je vous assure que nous sommes heureux d’avoir ce ménage-là sur notre trône ; que le ciel qui l’y a placé dans sa bonté veuille l’y conserver